Bien chères toutes et chers tous,
Le monde dans lequel nous sommes – et l’Occident en particulier – montre des signes évidents d’usure de ses systèmes et de désuétude de ses règles fonctionnement :
Défiance des « jeunes » vis-à-vis de ceux, plus anciens, qui prétendent leur montrer la voie mais se comportent souvent tels des enfants turbulents et irresponsables. Mépris de la part des « aînés » d’une jeunesse vue comme désordonnée, paresseuse, superficielle et désinvolte. Concentration inédite des ressources financières, perçue comme le résultat d’une spoliation par un tout petit nombre. Désintérêt croissant pour les grandes religions, jugées incapables de répondre aux questions pratiques et déconnectées de ce que l’on nomme « la vie quotidienne ». Rejet massif des emplois qui nient l’unicité des êtres humains, leur besoin de sens et leur soif d’absolu et, plus globalement, détestation de toutes les tâches qui consistent à régler continuellement des problèmes sans jamais en résoudre les causes.
Loin de moi l’idée d’une « société » malsaine, de laquelle il faudrait s’extraire ou contre qui il serait nécessaire de lutter ou se rebeller. Il n’y a pas de société en tant que telle. Ce n’est qu’un concept inventé par des adultes en mal de repères. Il n’y a que des êtres humains, ensemble, en perpétuel mouvement (chute, stagnation, évolution, ascension…) qui se rencontrent, s’aiment, se détestent, se combattent, s’unissent, se manipulent, se mentent, se réconcilient, se blessent et se soignent.
La tentation est forte de ne pas pleinement incarner ce que l’on est, de perdurer dans des rôles de composition, de s’interdire d’être fidèle à sa nature profonde, au prétexte que « les autres » ne le font pas, ne seraient pas prêts ou attendraient de nous une certaine attitude, une façon de faire, un comportement rationnel et rassurant. Je le sais et ne le nie pas. Mais comprenons bien que si ce genre d’arguments peut, un temps, soutenir la fable qu’on se raconte à soi-même ou qu’on sert aux autres, il ne vaut rien pour notre âme, pour notre soi profond, qui a délibérément choisi cette époque de grande mutation pour s’incarner, partager sa nature véritable et rayonner sa lumière fondamentale, et cela, évidemment, quoi qu’il en coûte à l’ego. Que ce soit le nôtre ou celui d’autrui…
Et c’est parce qu’il ne peut tirer sa substance de ce monde ni attendre de lui la moindre validation que le chemin qu’empruntent les chercheurs de Vérité est toujours flamboyant.
Dans la joie de vous y retrouver bientôt,
Gregory Mutombo