De nouveau, avec la trêve estivale, la rentrée … Cela pourrait laisser penser que le cycle se répète à l’infini, avec un même point de départ, de mêmes points d’étape et un même point d’arrivée. Inlassablement.
Vous pouvez concevoir ces périodes qui semblent se répéter, année après année, soit comme des cycles immuables, soit comme une sorte de spirale, créant des cercles de plus en plus vastes qui ne repassent jamais par les mêmes points.
Posez-vous la question : lorsque je regarde le déroulement de mes années, est-ce que je repasse bien (trop) souvent par les mêmes points ? Ma rentrée, mes horaires de travail, mes jours de repos, les fêtes de famille, mes rendez-vous habituels, mes vacances, mes lieux préférés, mes itinéraires, mes connaissances, etc.
Les rythmes réguliers ou cycles répétitifs génèrent une illusion de sécurité chez un grand nombre d’êtres humains, leur laissant croire à une sorte de prévisibilité de l’existence.
Une quantité considérable d’événements cycliques qui rythment l’existence d’un humain ne sont pourtant que de simples conventions qui sont un jour apparues et qui disparaîtront tôt ou tard. La “rentrée de septembre” n’a aucun rapport avec le cycle de la vie, ni les week-ends, ni les fameuses “heures ouvrables”.
Est-ce qu’un rythme admis collectivement, pour des raisons pratiques, économiques, culturelles ou religieuses, est nécessairement cohérent avec votre rythme ? Est-ce que la reprise des activités de septembre correspond à votre rythme ? Est-ce que le repos des week-ends correspond à votre rythme ? Est-ce que le travail aux heures ouvrables correspond à votre rythme ? Est-ce que les retrouvailles amicales ou familiales aux dates imposées par le calendrier ou les convenances de votre “clan” correspondent à votre rythme ? Est-ce toujours à ces moments-là que vous ressentez véritablement l’élan de la rencontre, du partage et de la “fête” ?
Il s’agit de se poser la question par rapport à tous ces rythmes qui semblent s’imposer d’eux-mêmes mais qui, lorsque l’on s’y soumet sans conscience sont des formes de violence qu’on s’inflige sans motif autre que la crainte d’être en dehors du groupe, de rater quelque chose, d’être en décalage avec les autres et ainsi de suite. En vérité, on n’est jamais en décalage qu’avec soi-même…
Dans une démarche de connaissance de soi et de nécessaire mise en adéquation de notre unicité et de notre manière à la fois particulière et évolutive de nous offrir au monde, se questionner en profondeur sur la pertinence des rythmes et cycles artificiels auxquels on se plie par habitude peut nous conduire à la révélation de trésors intérieurs. Le trésor ne se trouve pas sur un chemin qu’on a déjà emprunté mille fois, sinon on l’aurait vu…
En cette rentrée, osez remettre en question toute répétition qui vous pèse, toute routine qui ne vous apprend rien, toute habitude qui vous prive de la puissance de la découverte, tout repos forcé qui, peut-être, vous dissimule la magnificence d’une nuit étoilée.
Gregory Mutombo